Développement de l’agriculture biologique, condition de vie des animaux d’élevages… la gauche écologiste sera toujours du côté des paysans et des paysannes

Rencontre avec Christian et Cécile Mogis, paysans bio sur la commune de Pacé

A l'occasion de la signature de la charte ETICA de Welfarm sur une ferme bio aux portes de Rennes, nous avons rappelé avec Nathalie Appéré notre engagement à mieux prendre en compte la bonne condition de vie des animaux dans nos achats alimentaires et le choix d'élevages bio et paysan.

Faire le choix de l'agroécologie, de système herbager qui maintiennent dans nos paysages des prairies permanentes et des haies bocagères, c'est aussi faire confiance aux femmes et aux hommes qui sortent l'élevage de logique industrielle et qui font le choix de l'éthique et de la morale dans nos rapports aux animaux d'élevages.

« « Efficacité économique et autonomie fourragère, c’est le fil conducteur de notre ferme. Face aux remises en question de l’agriculture biologique, encore ces derniers temps avec la proposition de loi Duplomb, qui prévoit notamment la réintroduction d’un pesticide toxique, il faut qu’on soit costaud. On nous dit que notre modèle ne tient pas la route. Pourtant, notre agriculture coche toutes les cases : santé, environnement, social. » Cécile Mogis, paysanne bio  »
— Ouest-France

La Ville de Rennes travaille depuis 2023 avec l'association Wellfarm, afin d’intégrer des critères de mieux être animal dans tous les achats publics. Cette association, reconnue d’utilité publique, agit pour la protection mondiale des animaux de ferme depuis 1994, et œuvre pour une meilleure prise en compte de la condition de vie des animaux d’élevage à toutes les étapes de leur vie : élevage, transport, abattage. 

https://welfarm.fr/

Les relations que les humains entretiennent avec les animaux de ferme sont depuis des millénaires inscrites dans les rapports sociaux complexes. Il faut écouter Jocelyne Porcher, sociologue à L'INRAe évoquer ces liens profonds et parler de la profonde rupture de sens et de liens infligée aux animaux lorsque ceux-ci deviennent, après deux guerres mondiales et des politiques agricoles qui ont forcées à l'industrialisation de l'élevage, de simple machines, voir du minerai de viande. La finalité des productions animales industrielles et intensifiées est le profit. Il n'y en a pas d'autres. Les animaux dans ces systèmes sont des choses. Leur existence est niée. L'élevage est pourtant l'exact inverse. Pour Jocelyne Porcher, travailler avec les animaux est un travail vivant qui implique le corps, l’affectivité, la sensibilité, l’intelligence des animaux et celle des humains. Ce qui est en jeu n'est donc pas de sortir les animaux de ferme de nos vies, mais de transformer les conditions de notre vie commune au travail. Que l'on soit omnivore ou végétarien, les animaux et nous-mêmes avons besoin d'un véritable élevage, d'un élevage paysan.

En quelques cent cinquante ans, le travail avec les animaux a laissé place à une exploitation sans pitié ni merci et des pans majeurs de nos relations aux animaux ont été détruits, certains de façon irrémédiable. Les paysans du 19e siècle n’ont pas écrit de livres mais on perçoit, en lisant les manuels de zootechnie de l’époque, ce qui a résisté à cette injonction instrumentale et que les zootechniciens devaient défaire : les relations affectives envers les animaux, taxées de sensiblerie ; le temps passé à communiquer avec les animaux, jugé improductif ; la part esthétique des relations aux animaux, jugée inutile et contre-productive.

Jocelyne Porcher : " réincarner nos relations aux animaux de la ferme "

https://www.socialter.fr/article/jocelyne-porcher-reincarner-nos-relations-aux-animaux-de-la-ferme

Nous devons donc, à l'échelle de la ville de Rennes soustraire nos approvisionnements de système de production qui mènent à un enfermement accru de ces animaux, de les soustraire à une logique capitaliste néolibéral qui affaiblit aussi notre souveraineté alimentaire.

En réponse aux dégâts environnementaux qui sont liées à certaines pratiques agricoles, à une alimentation trop carnée, nous devons faire le choix de l'agroécologie, de système herbager qui maintiennent dans nos paysages des prairies permanentes et des haies bocagères dont on sait l'importance pour le stockage du carbone et nous devons accompagner des pratiques alimentaires plus équilibrée en mangeant moins et mieux de viande.

Nous ne ferons donc ni le choix de la viande cellulaire, ni le choix des poulets en batterie et faisons au contraire confiance au savoir-faire paysan et à des filières relocalisées pour élever les animaux que nous mangerons, pour remettre de l'éthique et de la morale dans nos rapports aux animaux d'élevages.

Dans le cadre des débats sur la loi d’orientation agricole, que nos députés de gauche et écologiste ont proposé un amendement (sous l'impulsion de la députée Marie Pochon) visant à “s’assurer qu’à partir de 2027, 100 % des viandes bovines, porcines, ovines et de volaille servies dans les restaurants collectifs gérés par l’État proviennent d’animaux élevés en France”. L’ensemble des députés de la majorité présidentielle (Renaissance, Horizons et MODEM) ont voté contre, au côté du Rassemblement national. Voici un exemple, si besoin était, que c'est bien la gauche et les écologistes qui sont du côté de celles et ceux qui nous nourrissent.

La démarche Etica portée par l'association Wellfarm vient donc appuyer la politique alimentaire durable de la ville de Rennes afin d'intégrer des critères de bonnes conditions de vie des animaux d'élevages dans notre commande publique, et in fine continuer à faire confiance à ces paysans et paysannes qui nous nourrissent.  La restauration collective de la Ville de Rennes proposait en 2023 déjà 56 % de produits durables, dont 40 % de denrées alimentaires en Agriculture Biologique (60% dans les crèches) ; Nous avons commencer à adopter les engagements de la démarche ETICA:

  • 100 % d’œufs de poules élevées en plein air ;

  • exclusion de nos marchés publics les animaux alimentés avec des OGM ;

  • La totalité des viandes servies en restauration scolaire sont issues de l'agriculture biologique ou à minima sous label rouge.

L'objectif de la ville de Rennes est  de tendre vers 100% de produits bio en nous appuyant sur des collectifs de producteurs et productrices locaux comme la SCIC Manger bio 35 ou la SCIC Terres de sources.

L’adhésion à la démarche « Ética » permet une reconnaissance de notre engagement en matière de bonnes conditions de vie des animaux.

Continuons donc à faire confiance à ces paysans et paysannes qui nous nourrissent!

https://www.ouest-france.fr/bretagne/rennes-35000/a-rennes-la-bataille-pour-la-sante-passe-aussi-par-la-cantine-de-lecole-77c7c97c-b3bd-11ee-bd08-22c85604ac0a

L’adhésion à la démarche « Ética » apporte la reconnaissance de l'engagement de la ville de Rennes en matière de bonnes conditions de vie des animaux, consécutive de l'implication des services Restauration durable et Achats dans la charte « Animaux et Nous » porté par notre collègue Jean-Marie Goater.

Continuons donc à faire confiance à ces paysans et paysannes qui nous nourrissent!









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